Patrick Morand photographies nature et paysages

 

22 millions de pixels pour un portrait

Création d'une image haute résolution en assemblant plusieurs photos.

 

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Deuxième tentative

Il y a quelques semaines, un samedi en fin d'après midi, je me suis retrouvé avec quelques heures devant moi alors que le ciel était très lumineux, dégagé par le mistral.
Pourquoi ne pas en profiter ? J'ai hésité un peu car je n'avais pas l'essentiel de mon matériel photo sous la main mais il me restait quand même un Dimage A1 et un petit trépied (Manfrotto Junior) dans la voiture.
Je me suis décidé pour un nouvel essai mais avec quelques doutes :

- Sans tête panoramique permettant un réglage précis sur le point nodal de l'objectif je risquais fort de me retrouver avec les mêmes problèmes de parallaxe que la fois précédente, d'autant plus que l'écrou de pied du A1 n'est même pas situé dans l'axe optique de l'objectif.
- La faible latitude d'exposition du capteur qui équipe ce type de bridge allait sans doute me poser des problèmes en cas de rayon lumineux provoquant des hautes lumières contrastant fortement avec le reste du sujet.

Arrivé sur place, je me suis immédiatement rendu compte que les conditions étaient celles que je redoutais : une faible zone de la partie droite de l'arbre était violemment éclairée par un rayon de soleil qui filtrait entre deux collines. Je savais que si j'exposais mes images de façon à ne pas brûler les hautes lumières de cette zone, le reste du sujet serai inévitablement trop assombri pour être récupéré sans dommage par les retouches ultérieures.
Le choix du sacrifice de cette zone et de l'éliminer plus tard par un recadrage sévère s'imposait donc. L'exposition serait déterminée en fonction des tons moyens du sujet.

Après plusieurs essais de cadrage à main levée j'installais mon trépied à quelques mêtres de l'arbre, dans la pente et dans la boue tout en essayant de lui assurer la position la plus proche possible de la verticale.
A partir ce cet endroit en utilisant une focale correspondant à un téléobjectif moyen (correspondant environ à 140 mm sur un film 24x36), je pouvais découper mon sujet en une matrice de 12 photos : 4 lignes de 3 colonnes.

Une fois installé, il me restait à déterminer l'exposition, régler l'appareil et effectuer les prises de vues le plus rapidement possible pour que l'éclairage n'évolue pas trop entre les différentes images.

Les petites dimensions du capteur qui équipe le Dimage A1 ont pour conséquence d'augmenter considérablement la profondeur de champ disponible par rapport au format 24x36 (à cadrage et ouverture équivalentes). Ce n'est pas toujours très heureux mais pour cette fois c'était un avantage : Je savais qu'à la distance du sujet à laquelle je me trouvais et avec la focale sélectionnée, fermer à f8 suffirait pour que mes images soient nettes sur une profondeur suffisante.

L'appareil étant réglé sur priorité à l'ouverture, je sélectionnais donc f8 et passais en mesure spot. Après quelques essais et vérifications sur l'histogramme, je choisssais une durée d'exposition de 1/30s pour ne pas abimer les lichens les plus lumineux ni boucher totalement les parties les plus ombragées.

J'ai ensuite passé l'appareil en mode manuel puis sélectionné les paramètres d'exposition choisis : 1/30 à f8 et enclenché le stabilisateur.

La visée sur l'écran arrière n'est pas toujours ni possible ni recommandée :

  • En pleine lumière ce type d'écran n'est pas souvent très lisible.
  • Tenir l'appareil à hauteur des yeux et à une trentaine de centimètres du visage n'est pas vraiment garant de stabilité.
Mais là j'étais à l'ombre, l'appareil était calé sur le trépied et je n'avais pas trop envie de me contorsionner dans la boue pour me mettre en face du viseur. En basculant l'écran vers le haut j'ai pu effectuer mes douzes photos debout en à peu près une minute.

Malgré la petite dimension des vignettes, on aperçoit très clairement les zones brûlées qui devront être supprimées au recadrage.

 

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