Patrick Morand photographies nature et paysages

 

A propos de la photographie panoramique

Argentique ou numérique, recadrage ou assemblage

 

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Châtaignier en automne - Massif des Maures

Le panoramique par assemblage

    Le principe de cette technique repose sur le constat suivant : En mettant bout à bout deux images au format 24x36 mm, on obtient une image au format 24x72 mm.
Si l'on effectue plusieurs prises de vues successives d'une même scène en tournant légèrement l'objectif entre chaque photo, on peut donc obtenir en assemblant les images obtenues une image correspondant à un angle de champ bien supérieur à celui de l'objectif utilisé et dont un des côtés est beaucoup plus long que l'autre.

Comme il est impossible lors de la prise de vues de faire en sorte que les images puissent être réellement mises bout à bout sans erreur, les photos qui vont composer l'image finale doivent être réalisées avec une zone de chevauchement.

Dans une technique de production totalement argentique, l'assemblage est difficile à réaliser. Deux solutions sont envisageables :

  • Réaliser les tirages de chaque image élémentaire, découper précisément les zones de chevauchement puis coller bout à bout chaque image élémentaire sur un même support.
    On comprend aisément qu'une telle méthode ne donnera pas un résultat parfait...

  • Réaliser l'assemblage sous l'agrandisseur pour obtenir un tirage unique mais le positionnement et l'exposition dans les zones de chevauchement ne sont pas toujours faciles à maîtriser.

L'assemblage d'images numériques provenant de films scannés ou directement d'un appareil digital est plus facile à réaliser.
Avec un logiciel de retouche photo permettant la manipulation de calques, il est assez simple en théorie de superposer les photos élémentaires pour obtenir une image finale ne présentant aucun raccord visible.
Dans la pratique, les choses sont un peu plus compliquées :

  • La rotation de l'appareil autour d'un axe quelconque induit des modifications de perspective et donc un déplacement relatif des éléments de l'image se trouvant dans la zone de recouvrement.

  • Etant donné l'angle de champ étendu, des problèmes d'exposition peuvent se présenter.

  • Si des éléments mobiles se trouvent dans les zones de chevauchement, l'assemblage devient singulièrement compliqué.
Pour pallier aux erreurs dues à la perspective, la seule vraie solution consiste à faire tourner l'appareil autour d'un axe passant par un point particulier de l'objectif : le point nodal. La rotation autour d'un tel axe n'induit aucun déplacement relatif des éléments se trouvant dans les zones de recouvrement et l'assemblage peut donc être effectué sans problème.
Pour que l'appareil effectue sa rotation autour d'un axe passant par le point nodal de l'objectif, le photographe doit disposer d'un trépied muni d'une tête spéciale permettant le positionnement adéquat de l'appareil.
Des bricoleurs avertis et outillés fabriquent eux mêmes de telles têtes panoramiques, les professionnels se fournissent souvent chez les constructeurs comme Manfrotto, Novoflex ... Pour les amateurs qui ne souhaitent pas investir plusieurs centaines d'euros dans du matériel haut de gamme on trouve quelques solutions meilleur marché sur internet : Panosaurus Head, Nodal Ninja, King Pano ...
Pour terminer sur le sujet des erreurs de perspectives, il faut rappeler que :
  • Ces erreurs sont plus importantes si l'on utilise un objectif grand angle que si l'on utilise un téléobjectif.

  • Ces erreurs sont plus visibles si le sujet présente un premier plan proche de l'objectif et un arrière plan très éloigné.

  • Des logiciels spécialisés dans l'assemblage panoramique corrigent très bien ces erreurs si elles ne sont pas trop importantes. Ils permettent même dans certains cas d'obtenir de très bons résultats même si les prises de vues ont été effetcuées à main levée.
En ce qui concerne les problèmes d'exposition, il n'y a pas de miracle : Si l'on veut que les images s'assemblent sans poser de problèmes de densité dans les zones de recouvrement, il faut garder une exposition constante entre les différentes prises de vues. Si l'écart de luminosité entre les parties extrêmes de la scène dépasse la latitude d'exposition du film ou du capteur, il y aura soit des hautes lumières brûlées, soit des ombres bouchées.

Il n'est pas complètement impossible d'assembler des images comportant des éléments mobiles mais il est grandement préférable de les placer en dehors des zones de recouvrement des photos élémentaires. On peut ainsi envisager d'assembler des images comportant un ou deux cyclistes en mouvement si ceux ci ne sont pas disposés dans les zones critiques, par contre un paysage de mer démontée est nettement plus compliqué à assembler sans problème.

 

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